Légende amérindienne à raconter au coin du feu

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Updated: octobre 30, 2014



Un tour a été joué au Vieil Homme Hiver

« Le Vieil Homme Hiver »…c’est ainsi que les Indiens d’Amérique du Nord appelaient la froide saison. Pour eux, l’hiver prenait la forme d’un géant très vieux aux cheveux longs et blancs. Ils étaient convaincus que, chaque année, le Vieil Homme Hiver s’installait dans la forêt dans sa maison de glace.

Celui-ci appréciait quand son ami le vent du Nord sifflait et hurlait, tordant parfois les branches jusqu’à les faire craquer. Sa maison ne comportait pas de foyer et, sur le sol, il installait un lourd tapis de neige blanche. Pour s’occuper, il faisait tomber des flocons pour protéger les graines cachées dans le sol et plusieurs insectes engourdis par le froid.

Il vivait ainsi lune après lune. Tout était calme, les oiseaux qui n’étaient pas partis se cachaient, comme les ours, dans leur refuge. Les animaux qui sortaient encore de leur tanière avaient changé de couleur de fourrure. On les confondait parfois avec le paysage. Et ainsi, le temps passait…

Un jour, le Vieil Homme Hiver réalisa qu’il commençait à s’ennuyer. Il avait répandu la neige partout, glacé les ruisseaux, décoré les branches de glaçons…il n’avait plus rien à faire. Alors qu’il se tenait assis devant sa maison glaciale, il vit arriver de loin une jeune fille qui semblait se diriger vers lui.

Quand elle s’approcha du vieil homme, il remarqua la splendeur de son sourire et les étoiles qui brillaient dans son regard. Elle était vêtue de vert mousse et de broderies qui rappelaient les pétales de fleurs de pommier. Quand elle parlait, l’air devenait confortable et doux. Il ne remarqua pas tout de suite que la neige fondait sous ses pas.


Le Vieil Homme Hiver, charmé par tant de grâce et de beauté, lui souhaita la bienvenue et lui demanda de s’asseoir près de lui. Il lui raconta comment, d’un simple soupir, il réussissait à transformer les rivières et les sources en glace. La jeune fille lui répondit à son tour : « Moi, quand je soupire, l’air se réchauffe et les sources se mettent à fondre puis à couler ». Et durant une bonne partie de la nuit, ils continuèrent à parler de leurs aptitudes respectives.

Pendant ce temps, le tapis de neige avait fondu dans la maison du vieil homme et il se sentait si confortable, dans cet air tiède, qu’il s’était endormi. La jeune fille se leva et se dirigea à la porte de la cabane. Elle fit signe au soleil qu’il pouvait maintenant s’approcher. Celui-ci se mit en route et un oiseau décida de le suivre, puis en arriva un autre, et tous ceux qui étaient partis au Sud, à cause de l’hiver.


À son insu, le Vieil Homme Hiver s’était endormi jusqu’à l’an prochain, car il n’avait pas reconnu la Fille Printemps.

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